Photo de famille : M. Eric Bourgou, debout à l'extrème droite
Constater de visu les réalisations des ONG/AD, échanger avec les bénéficiaires des projets sur les acquis desdits projets et recueillir les préoccupations des acteurs de développement, tel est l’objectif des missions terrain organisées par la DGCOOP dans plusieurs régions du Burkina. C’est dans ce cadre qu’une délégation conjointe de la DGCOOP et du Ministère en charge de l’agriculture conduite par M. Eric Bourgou de la direction du partenariat avec les ONG a effectué le déplacement de Koupéla dans la province du Kouritenga , le mercredi 24 octobre 2018 , pour visiter les réalisations de l’ONG Iles de paix, une ONG Belge qui met en œuvre des projets dans le domaine de l’agro-écologie au profit des populations.

 

C’est à Nalanghin un village de  la commune de Gounghin situé sur l’axe Koupela –Fada Ngourma où intervient l’ONG que  la délégation a entamé la visite. Elle y a pu visiter un site aménagé ou les habitants du village s’adonnent au maraichage.  Selon le chargé de programme de l’ONG Iles de paix, M. Modeste Soubeiga le jardin a été aménagé en 2015 dans le cadre du projet de renforcement de la résilience et de la sécurité alimentaire des ménages pauvres et très pauvres des régions du Centre-Est et de l’Est, financé par l’Union Européenne pour une durée de trois ans (2014-2017).

 

Une vue du Jardin des habitants de Nalanghin

 

Prévu au départ pour pratiquer les cultures de contre saison, les bénéficiaires après une année de production ont été vite confrontés à une principale difficulté liée au manque d’eau. Il a fallu changer d’option pour pouvoir faire face à cette contrainte majeure d’où l’idée de faire le maraichage  en période d’hivernage.

 

Au total, 28 personnes dont 24 femmes travaillent sur ce site pour produire de la tomate, du piment et des aubergines. L’activité est jugée rentable par les populations bénéficiaires qui estiment avoir en moyenne un bénéfice net variant entre 7 500 et 15 000 FCFA pour les femmes ;  entre 25 000 FCFA et 30 000 FCFA pour les hommes. Avec ces montants,  ils arrivent à scolariser leurs enfants et à subvenir aux besoins de leurs familles. En outre, les produits de ce jardin sont utilisés par les ménages pour leur propre consommation réduisant du même coup les charges familiales.

 

Au vu de ces retombées, les habitants de Nalanghin veulent intensifier la production selon leur représentant M. Paul Sanwidi mais « le manque d’eau constitue une difficulté majeure qui les en empêche. Difficile donc pour eux de nourrir de grande ambitions si une solution idoine n’est pas trouvée » a-t-il déclaré. Ils souhaitent par conséquent disposer d’un forage ou d’une retenue d’eau afin de faire prospérer le maraîchage qui participe à la lutte contre le chômage des jeunes dans le village.

 

La délégation par la voix de Monsieur Hermann Kambou, le représentant du Ministère en charge de l’agriculture a prodigué des conseils avisés aux membres du groupement qui exploitent le jardin. Des conseils relatifs à la bonne présentation des parcelles de productions, à l’utilisation du compost, à l’encadrement et à l’organisation du groupement.

 

Après le village de Nalanghin le cap a été mis sur le village de Baskouré toujours dans la commune de Koupéla où la mission a pu voir l’utilisation de techniques de compostage permettant aux paysans de fertiliser les sols et de tirer meilleur profit de leur travail .

 

photo de famille : Yabyouré Kouraogo (au milieu les bras croisés)

 

Yabyouré Kouraogo formé par l’ONG Iles de paix à la technique de compostage est formel sur les avantages comparatifs de cette technique parapport à l’engrais chimique, « le compost que nous produisons est meilleur. Il nous aide à fertiliser les sols et à récupérer les sols lessivés sans trop de risque. Par contre l’utilisation de l’engrais chimique comporte d’énormes risques surtout quand le dosage est mal fait », a expliqué M. Kouraogo.

 

Au chapitre des difficultés rencontrées par les producteurs lors de cette campagne agricole, M. Yabyouré Kouraogo a cité l’intrusion dans les champs  de la Chenille légionnaire mais grâce à l’accompagnement du ministère en charge de l’agriculture, elle a vite été éradiquée.

 

Dans le cadre de son nouveau projet, l’ONG Iles de paix accompagne  M. Kouraogo dans la promotion de l’élevage notamment celui de la volaille. Des enclos sont construits en dur à cet effet.

 

 

 

M. Jérémie Kaboré admirant le rendement des demi-lunes

 

Dans le village de Tossin une autre localité de la commune de Koupéla, c’est le champ de monsieur Jérémie Kaboré qui a reçu la visite de la mission. M. Kaboré  travaille à récupérer les terrains lessivés à travers les techniques culturales du Zaï et des demi-lunes.

 

Avec l’appui de l’ONG Iles de paix M. Kaboré se dit satisfait des résultats de la campagne agricole cette année (2018). Pour lui, l’utilisation des demi-lunes et du Zaï lui ouvre de bonnes perspectives et il s’est résolu à s’investir davantage dans la pratique de ces techniques culturales. Grace à l’appui technique de l’ONG Iles de Paix M. Kaboré arrive à bonifier sa production agricole et à former d’autres producteurs intéressés par son expérience.

 

La mission conjointe à l’issue de la visite des différents sites a émis le souhait que les populations bénéficiaires puissent s’approprier les projets réalisés afin de faciliter leur pérennisation. Elle a également recommandé à l’ONG Iles de paix de travailler à renforcer sa collaboration avec les structures sectorielles de l’Etat en vue d’un partage d’information qui pourrait aider à la compilation des données et des acquis de leur intervention au profit des populations.

 

En outre, elle a prodigué des conseils aux bénéficiaires afin qu’ils puissent mieux s’organiser et développer des initiatives de collaboration avec les autres partenaires au développement intervenant dans leur localité. L’Etat pour sa part jouera sa partition comme il l’a toujours fait, pour aider les populations dans leur quête d’un mieux-être, a rassuré le chef de mission, M. Eric Bourgou.

 

Le Service de la communication de la DGCOOP