Une délégation conjointe composée d’une équipe de la Direction générale de la coopération (DGCOOP), de la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP), de la Direction générale de la promotion de l’entreprise (DGPE), de la Direction générale des études et des statistiques sectorielles du ministère en charge du commerce (DGESS/Commerce) et du Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest-Volet Burkina Faso (PACAO-BF) a effectué du 05 au 11 juin 2022, une mission de monitoring à Bobo-Dioulasso et à Koudougou, pour constater les réalisations sur le terrain, échanger avec les acteurs au niveau local, faire le point des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des actions et capitaliser les acquis du PACAO-BF.

Organisée par le service en charge de la Coopération avec l’Union européenne, avec l’appui financier du Projet d’Appui à la Gestion de l’Aide de l’Union européenne pour le Burkina Faso (PAGA) et en collaboration avec plusieurs directions techniques du Ministère en charge de l’économie et du Ministère en charge du commerce, la mission était conduite par Madame Fatoumata Kabore de la DGCOOP.

Le PACAO est un programme régional qui intervient dans les 15 pays de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Mauritanie. Son objectif spécifique pour chaque pays est d’améliorer la performance des secteurs prioritaires, des chaines de valeurs cibles et des services connexes en stimulant leur contribution à l’industrie, au commerce régional, aux exportations et à la création des emplois.

Conçu selon une approche chaines de valeurs, le volet Burkina Faso du programme cible 3 filières qui bénéficient de son appui. Il s’agit de l’huile et dérivés du coton, du miel et dérivés, et des services de l’énergie solaire. Le projet couvre le territoire national, mais la mission de monitoring n’a visé que les régions du Centre -Ouest et des Hauts Bassins.

L’heure est donc de constater les réalisations du PACAO-BF sur le terrain pour tirer les leçons de sa mise en œuvre dans les 3 filières et définir les perspectives en vue de consolider ses acquis. C’est du reste, l’objectif de la mission conjointe qui a parcouru pendant une semaine, le Centre apicole DJIGUIYA, le champ de miel avec Agro group, Global school international (GSI), la Société générale alimentaire (SOGEA) Faso, la Grappe Huilerie de Bobo-Dioulasso (GHB) et l’APISAVANA de Koudougou qui ont tous effectivement bénéficié de subventions du PACAO-BF, pour réaliser des activités de renforcement de capacités, d’amélioration de l’accès et de la qualité de leur produit ainsi que de développement de la veille communautaire.
La mission a touché du doigt les réalités de la filière miel

Emballage de conditionnement du miel offert par le PACAO-BF au Centre Djiguiya

Emballage de conditionnement du miel offert par le PACAO-BF à APISAVANA

A chaque étape de sa tournée, la mission s’est entretenue avec les bénéficiaires du projet PACAO-BF afin de recueillir leurs avis et témoignages sur la mise en œuvre des interventions financées par le PACAO-BF à travers les fonds de l’Union Européenne. Le moins que l’on puisse dire à ce sujet, c’est que les avis émis sont presque les mêmes dans les mielleries que chez les producteurs du miel des deux régions concernées par la mission.
Il est ressorti que les appuis du PACAO-BF à l’endroit de la filière miel sont constitués entre autres de : formations diverses sur la filière miel ainsi que sur l’environnement ; dotations en emballage ; financement de voyages d’étude ; accompagnement pour la formalisation de l’interprofession miel ; élaboration de la norme sur le miel ; montage de plan d’affaire ; accompagnement à la formalisation de l’union provinciale et régionale des producteurs de miel ; structuration de la filière à travers la création des unions provinciales, régionales et de l’interprofession miel ; élaboration des normes et leur traduction dans 3 langues (Moré, Dioula, Goulmatchema).
Les échanges avec le promoteur du Centre apicole DJIGUIYA, Monsieur Ambroise Zongo ont permis de relever des acquis indéniables, des difficultés et surtout de noter l’engagement et le dévouement des acteurs à mener à bien les activités du programme.

Monsieur Ambroise Zongo

A cet effet, la mission a pu visiter la miellerie en commençant par la salle de réception et de contrôle du miel, suivi de la salle de traitement et de conditionnement et enfin, la salle de stockage pour la commercialisation. Également, elle a visité la cirière du centre qui est conçue traditionnellement.

La cirière du Centre Djiguiya à l'état artisanal

En outre, dans l’optique de diversifier les activités du centre, une unité de transformation de la mangue (séchage de mangue) qui emploie deux cent (200) femmes, a été mise en place grâce au prélèvement des revenus issus de la vente du miel.

Unité de séchage de la mangue


L’équipe accompagnée du promoteur a effectué une visite d’un rucher d’un partenaire du centre par ailleurs bénéficiaire en équipement apicole et de diverses formations du PACAO-BF.

Panneau indiquant la présence des abeilles dans un champ

Une ruche implantée dans un champ de miel

Cette visite a été l’occasion pour l’équipe, de constater dans ce rucher détenu par une femme, l’application des techniques de reforestation reçues lors des formations organisées en faveur de la mise en œuvre des activités du PACAO-BF, qui va non seulement booster sa production, mais aussi lui permettre de diversifier ses activités en produisant également des noix d’anacarde.

Technique de reforestation

Photo de famille de la mission au Centre Apicole Djiguiya

Aussi, il convient de noter qu’aucune difficulté particulière n’a été relevée dans la mise en œuvre des activités. Cependant, les doléances suivantes ont été formulées : Multiplier les formations sur les techniques de transformation des produits dérivés de la filière miel (savon, la crème à lèvre, hydromel etc.) ; Former davantage les apiculteurs pour améliorer et accroitre la production du miel et réduire le taux de non-conformité du miel ; Financer davantage des voyages d’étude et de partage d’expérience.


Un site de production d’Agro group a reçu la visite de la mission.

L'équipe de la mission sur le site d'Agro group

Il faut dire qu’Agro-group est une association de producteurs de miel qui offre des prestations de service tels que la formation sur le repérage des sites, l’installation, le suivi des ruches et les techniques de récolte du miel. Le groupement possède 400 ruches reparties sur 4 sites, dont Monsieur Yacouba Soro qui est le président de l’union provinciale et régionale des producteurs de miel. Agro group a bénéficié de la formation sur la technique de mise en défens dont sa mise en œuvre a été constatée sur le site.

Monsieur Yacouba Soro


En perspective, le groupement souhaite avoir un accompagnement. Selon Monsieur Yacouba Soro, « Nous souhaitons avoir une augmentation significative de nombre de ruches car nous avons une capacité d’exploitation de 1000 ruches. Également, la construction d’une mini miellerie pour nos petites transformations nous serait très bénéfiques ».
Un cap sur APISAVANA de Koudougou dont Monsieur Désiré Marie Yaméogo est l’Administrateur Général et par ailleurs Président de l’Interprofession Miel du Burkina Faso. Il était assisté par Monsieur Jules Rémi Legma, Expert-Comptable.

Monsieur Désiré Marie Yaméogo

L'équipe de la mission en travail avec APISAVANA

Au cours de cette rencontre, Monsieur Yaméogo a déclaré que : « Je dédie une mention spéciale au PACAO-BF qui a contribué à promouvoir la filière miel au Burkina Faso », avant de formuler des doléances tels que l’appui à l’obtention du récépissé de l’Interprofession ; l’appui à l’acquisition des conditionnements pour l’exportation du miel à l’international, l’appui pour la participation aux foires internationales du miel et la mise en place de cirières modernes.

Cirière d'APISAVANA à l'état artisanal 

La cire produite par APISAVANA

Au moment où nous achevons la rédaction de cet article, nous avons appris que le certificat de reconnaissance de l’Interprofession Miel a été obtenu. Il est d’ailleurs signé du 1er juin 2022.

Des entreprises de la filière Energie Solaire bénéficient de l’accompagnement du PACAO-BF pour leur mise à niveau.
La mission a visité Global School International (GSI).

L'équipe de la mission dans une salle de cours de GSI

Ce centre a reçu une dotation de modules solaires d’application, dans le cadre de la mise en œuvre du PACOA-BF, à travers l’ANEREE.

Module solaire de formation offert par le PACAO-BF

Par ailleurs, Global School International a été retenu pour la formation de 25 jeunes en installation solaire dont le total est de 325 jeunes repartis sur le territoire national, toujours dans le cadre du PACAO-BF. En effet, les appuis du PACAO-BF à l’endroit de la filière solaire sont entre autres : subvention de la mise à niveau de 20 entreprises de la filière énergie solaire ; mise en place et accompagnement de 3 incubateurs dans le domaine de l'énergie solaire, l’organisation de prix d'excellence dans le domaine de l'énergie solaire et d’octroi de bourses scolaires, la création des associations de commerçants d’installateurs en matière d’énergie solaire, de l’interprofession Solaire, la création d’un marché virtuel solaire dénommé « Marché Solaire Ouest Africain (MSOA) »…etc. Cependant, la difficulté relevée par le responsable de Global School se résume à la non adaptation du référentiel de formation aux besoins actuels (les modules dispensés ne permettent pas aux sortants d’être compétitifs sur le marché) des centres de formation en solaire selon le promoteur du centre.

PACAO-BF vole au secours de la filière huilerie et dérivés du coton
La mission a pu visiter et échanger avec les acteurs intervenant dans la filière huilerie. A cet effet, deux usines de production d’huile à l’aide de la graine de coton ont reçu la visite de la mission. Également, la mission a eu une séance de travail avec la Grappe Huilerie de Bobo-Dioulasso (GHB). Les deux usines et la GHB ont bénéficié du PACAO-BF notamment des appuis : formations ; études ; création d’une centrale d'achat et de commercialisation ; subvention de l’acquisition de 4 kits de détermination de la teneur en vitamine A ; implémentation de la démarches qualité de 20 huileries.
La première usine est : Huilerie Habibou.

L'équipe de la mission est avec l'équipe de la réception de la presse à huile

La mission a assisté à la réception de deux presses à huile acquis dans le cadre de la mise à niveau des huileries, une activité du PACAO-BF exécuté par le Bureau de Restructuration et de Mise à Niveau (BRMN) et cofinancé par le bénéficiaire à hauteur de 20%.


La seconde usine concerne SOGEA Faso. La mission s’est entretenue avec son promoteur, monsieur Moctar A. Salamatao.

Monsieur Salamatao est celui  qui est à droite du monsieur en casque

On retient qu’à l’instar des autres huileries bénéficiaires, cette usine a bénéficié de divers appuis du PACAO-BF. Monsieur Salamatao a reconnu l’importance des appuis du PACAO-BF. Selon lui, « Nous (les huileries) étions en train de nous noyer mais PACAO-BF nous a sauvé de cette noyade ». Cependant, les principales difficultés relevées sont : le manque de graines de coton et l’absence de centre de traitement des eaux usées. Il a formulé des doléances telles que : la formation des acteurs à la production de l’huile avec des substituts de la graine tels que l’arachide, le sésame, le soja, le tournesol, souchet ; la création d’un centre de traitement des eaux usées, la dotation en désodorisant ; mise en place d’une unité de décorticage de la graine du coton.
Quant à la Grappe Huilerie de Bobo-Dioulasso (GHB), la mission a été reçue par son Président Monsieur Sory Sanogo, assisté par le Secrétaire Général, Monsieur Moctar Salamatao et le Point focal PACAO-BF, Madame Pauline Coulibaly.

Monsieur Sory Sanogo

L'équipe de la mission avec la Grappe Huilerie de Bobo-Dioulasso

On retient que, la GHB est une association à but non lucratif à caractère professionnel regroupant les acteurs de la filière huilerie du Bobo Dioulasso. Elle est une structure impliquée dans la mise en œuvre du PACAO-BF à travers un contrat de service. Cependant, elle rencontre certaines difficultés telles que l’absence d’une équipe permanente de coordination des activités de la grappe et l’absence d’un plan stratégique actualisé.
En tout état de cause, la mission s’est déroulée de façon satisfaisante. Elle a permis de tirer des enseignements et de formuler quelques suggestions à l’endroit du projet et des promoteurs des filières miel, huilerie et solaire afin d’améliorer leurs prestations.

 

Service communication du PAGA